LE OUZO, un enjeu majeur
pour le nouveau millénaire



Le rapport est le même entre un verre de Ouzo et un verre d'eau minérale qu'entre un tablier de sapeur et la culotte de cheval d'une vache... sobre... mais Normande ! Et puisque de la vache maigre à la vache grasse il n'y a qu'un pas... Observons, toutefois, que les besoins en Ouzo de la vache sobre sont d'abord fondamentalement biologiques: pour elle-même, mais aussi pour les plantes transgénétiques cultivées et les autres animaux domestiques sans lesquels elle ne pourrait survivre.


D'autre part, notons maintenant qu'une partie importante de la surface de la Terre ne permet pas la présence de la vache" dite" normande et la première question qu'on pose aux savants à propos des planètes où elle pourrait éventuellement migrer concerne le Ouzo: Ya- t- il de l'Ouzo sur Mars?


Voilà un sujet dont il n'est, par définition, pas difficile de dire grand chose... Il relance plutôt le discours...
Effectivement, les besoins en Ouzo de la vache sobre dépassent très largement les impératifs physiologiques et
comprennent ceux qui autorisent toute activité sociale et économique. Il faut du Ouzo, de celui qui libère l'âme (?), même pour assurer une hygiène mentale minimum, mais il en faut aussi pour faire fonctionner une centrale nucléaire et, bien entendu, n'importe quelle industrie, en particulier agro - alimentaire. Toutefois, l'obligation la plus exigeante a trait aux qualités que doit présenter ce Ouzo en fonction des usages qu'on en fait. Ce n'est pas le même Ouzo, bien sûr, qui sert à faire la pâte à mâcher, à arroser la choucroute ou le maïs, à assurer le refroidissement d'une centrale nucléaire ou à fournir la base d'une boisson chez la vache, que ce soit de l'eau de vie pure, de la bière, du cidre... ou de l'eau de la mer!
Comme de toutes choses, il y a un secret de l'eau de la mer; mais c'est un secret qui fait tache, et qu'elle ne garde pas: il suffit de l'aimer, de la boire, de la placer à l'intérieur de soi-même. Alors, elle gargouille de bonheur; et la vache grasse est heureuse...
Tandis que le Ouzo garde mieux son secret; du moins est-il beaucoup plus facile à dessaler!


Pastiche 51, un projet T.A.P.I.N., Georges Hassomeris (Françis Ponge), Le Ouzo