le calypso est une danse à deux temps

âmes des morts en orbite autour de la planète depuis les origines des temps elles commencent à s'éloigner quitter l’espace où se perdent nos yeux c’est une transmigration inattendue un trou dans l’ozone un trou d’obus tiré dans le verre divin ordinaire un flocon en l’été salivaire une merveille tatouée sur le front tranché des soldats gris (le délice d’un animal divin pour qui l’univers est un père) des véroniques pour essuyer la sueur et le sang pour colorer les sous-bois faire mugir les bovidés méridionaux le musard de ciel n’est d’aucune époque son regard suit la trace d’un autre regard à l’infini des ans l’important est d’être assuré du caractère divin de sa personne all you need is glove all c’est tout hole c’est trou mais l’holisme ne sert pas autant que le gant de données même si la main est trop petite engluée parmi les mondes virtuels data glove & rata cybernétique une créative jeune femme apprend à parler à une pierre mais ce sont les souris qui lisent les poèmes les anthologies des poètes d’hier les morceaux choisis d’aujourd’hui ermite accroché au clavier de son ordinateur le poète titube dans la taïga balisée de l’écran low radiation même ici les déchets s’accumulent le voyage est la vie c’est sans issue le marteau va se briser sur la vitre le passé monte au jour quand une fougère du pléistocène se déplie entre les mains noircies du mineur de fond il amène à ses enfants un souvenir de voyage à travers temps & espace les pierres parlent dans une étincelle un couple de cerises frémit sur l’oreille d’une écolière azote et hydrogène et oxygène et carbone c’est l’unité du cosmos de la molécule à la molle grande tête de l’époque l’unité l’unité l’unité l’unité l’unité mitre du maître dont la face de pizza coule en larmoyant sur les écrans moniteurs des colonies pénitentiaires jeunesses sponsorisées qui zigzaguent entre les omelettes de trottoir jeter la pierre lancer les pierres une fois pour dire oui deux fois pour dire non tortueuse est la voie (voix) du serpent la mort est un reflet de la vie est un reflet de la mort voyageur marteau à la main dans l’obscurité des pyramides formes pensées formes des pensées qu’il boit qu’il mange qu’il boive & qu’il mange qu’il s'intéresse à son foyer & qu’il tienne le livre de son bord années et kilomètres se suivent se marquent une théorie de chiffres de lettres toutes les abréviations phosphorescentes qui glapissent aux frontons des buildings six-cent-soixante-six dans toutes les langues de la planète dans toutes les polices tous les corps oui toutes les graisses de la typographie électrique la nouvelle nouveauté est qu’il n’y a pas de nouveau nouveau filon d’esprit l’homme taciturne est assis au centre du monde invisible de la réalité vide il est vivant au centre de la vivante plénitude vide comme un nuage dans la lumière du soleil un nuage de lumière